Des explications scientifiques pour des enjeux environnementaux

Produire sans avoir un impact négatif sur l’environnement écologique est particulièrement difficile. Les acteurs économiques s’interrogent sur leur façon d’agir, de créer et de produire. Les enjeux sociétaux, climatiques et environnementaux sont tels pour l’humanité, qu’ils doivent réagir vite pour s’assurer une chance de survie. Mais pourquoi avons-nous cette envie de production à outrance ? 

Selon Sébastien Bohler[1], le striatum joue un rôle dans cette surproduction. Cette petite partie du cerveau, produit de la dopamine, une hormone du plaisir. A chaque fois qu’un objectif est atteint, il créé une forme de manque qui incite à rechercher une nouvelle dose. L’addiction à la dopamine exacerbe chez le genre humain plusieurs besoins. Se nourrir, se reproduire, savoir et avoir un statut social élevé, avec peu d’effort, sont les essentiels. De plus, pour le neuroscientifique, plus un enjeu est éloigné dans le temps, moins il a d’impact sur nos processus de décisions et nos capacités d’actions.

Alors, comment faire pour lutter contre ce démon noir qui nous impose de nous tourner vers l’abondance rapide ? 

Prendre conscience et agir

Il nous explique qu’il existe ce que l’on nomme la dissonance cognitive. Un système d’alerte qui produit au cœur de notre cerveau un phénomène d’incohérence entre ce que nous savons et ce que nous faisons. Elle produit une sensation très désagréable, un stress et de l’angoisse. Pour éliminer cette sensation, l’être humain doit adapter, soit son action soit sa pensée, et retrouver l’équilibre. Les scientifiques observent souvent que la pensée prend le pas sur les actes. 

Par exemple, nous savons que l’environnement est en peine mais notre système cognitif préfère l’occulter par le déni pour poursuivre notre consommation. 

D’après le docteur Bohler, la prise de conscience est donc essentielle pour que nous soyons pleinement présents à nos actes.

En redonnant des missions éthiques à nos activités rentables, en recréant un sens, nous apporterons un nouveau circuit de connexion à notre cerveau.  Ainsi nous pourrons espérer freiner cette surproduction destructrice de notre planète. On pourra réduire et rationnaliser la production dans un premier temps, pour éprouver un plaisir similaire à celui de l’abondance

Le design dans ce changement de comportement

Le design qui se veut porteur de sens pour les usagers, nourrit cette idée que l’économie peut se repenser. Entre appât du gain et impact sociétal et écologique, peut-elle retrouver un équilibre ? 

En ces temps de crise environnementale, il est difficile d’échapper à la panique ambiante qui agite les foules sur fond de fin du monde. Alors les voix s’élèvent pour trouver des solutions positives à la construction d’un « nouveau monde ». On entend de plus en plus parler de l’éco-design ou design circulaire. Il permet l’analyse du cycle de vie de l’objet. Les designers pensent à réduire au maximum l’impact que peut avoir le produit. De la conception à sa fin de vie, en passant par sa fabrication et son usage, comment penser chaque objet ? 

L’exemple de POCHECO est une grande réussite écologique dans l’industrie de la papeterie. Cette société de production d’enveloppes a tourné l’ensemble de ses activités de manière écologique, de façon à rendre à la terre ce qu’elle lui a pris, tout en gardant une activité économique forte. 

Toutes les entreprises peuvent y travailler

En ce sens, une grande distillerie bretonne, a fait appel à DiCi pour réduire son impact environnemental, par la méthode design Nextstage. En collaboration avec les équipes, le challenge à relever par les designers est immense. 

Ils s’intéressent à l’ensemble des aspects du processus de fabrication, aux parties prenantes, jusqu’aux circuits de distribution. 

Les professionnels de la société de spiritueux et les designers DiCi opèrent une période d’immersion et d’interviews auprès des revendeurs. Ils doivent penser un concept pour réduire l’impact du transport routier. Ainsi est née l’idée d’un conditionnement en vrac, grâce à de grosses bonbonnes livrées chez les cavistes. Ce mode de distribution plus écologique limite la production de bouteilles de verre et de packaging. Les cavistes permettent aux clients finaux de venir avec leur propre contenant et se servir la dose souhaitée. La production de déchets est donc diminuée.

Travailler les paramètres adjacents au savoir-faire de la distillerie, est un excellent moyen de réduire son impact environnemental. Ainsi, ils diffusent auprès des parties prenantes de l’entreprise bretonne, leur engagement écologique et les emmènent dans leur sillon. 

Caroline Saunier pour DiCi


[1] docteur en neuroscience, rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho, et auteur du « Bug Humain »,